comment bien choisir son moteur - Continental Championship Race

April 2, 2018 | Author: Anonymous | Category: N/A
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Comment bien choisir son moteur ? A l’instar des motos, le moteur est bien le cœur du hors-bord ! A ce titre et vu l’investissement nécessaire, il convient donc de ne pas se louper lors de son choix. Pour cela, il faut se poser les bonnes questions et connaître les particularités de l’offre commerciale actuelle. Dans cet article, réalisé avec le concours de professionnels du secteur mais loin des services marketings, nous vous proposons les vraies clefs pour réaliser le choix du moteur le plus pertinent que ce soit en 1ère monte ou en remotorisation… Texte : Marc Alias / Photos : Marc Alias et D.R.

Cernez vos besoins en 3 points Le premier critère est celui de la performance. Pour cela, il faut déjà se poser la question de l’utilisation principale de votre embarcation. Ainsi, pour la pêche ou la balade en mer, une puissance moyenne suffira bien…à épargner votre portefeuille ! Inversement, si vous désirez de la performance ou tracter un wake, il faudra viser la puissance la plus élevée acceptable homologuée pour votre bateau. A ce sujet, il faudra veiller à ne pas dépasser la limitation indiquée par le constructeur de la coque pour des raisons évidentes de tenue mécanique, de pilotabilité et de sécurité ! Un truc connu des pros : à puissance maximale donnée, choisissez donc un 2 temps H.O. (pour High Output ou Forte Puissance).

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Le second critère est économique bien sur mais sans se limiter au piège classique du simple prix d’achat. La facilité de l’entretien, sa fréquence, l’absence de courroies à changer, le remisage automatique et la qualité du service après-vente sont des éléments primordiaux à prendre en compte avant toute décision. Le troisième critère est la consommation qui conditionne le cout d’utilisation et l’autonomie. A ce niveau, la masse du moteur Hors-bord intervient aussi mais de façon négative à l’instar de la charge utile. Autre qualité liée à la consommation et au cycle du moteur, la pollution (voir encadré).

À tout seigneur, tout honneur, on attribue au fondateur de la marque Evinrude en 1907, un certain Ole du même nom, l’invention d’un système de propulsion complet et transportable pour bateaux. Ainsi, dès 1909, le premier moteur hors-bord fut commercialisé ! Ce monocylindre 2 temps développant 1,5 chevaux connut d’emblée un succès commercial planétaire car on pouvait motoriser simplement et efficacement une multitude d’embarcations existantes. La greffe de ce type de motorisation est restée rapide car, comme les petits moteurs d’aujourd’hui, ce moteur hors-bord avait un réservoir de carburant intégré. Déjà à cette époque, l’objectif principal du moteur horsbord était la vitesse et le cycle à 2 temps fut choisi pour ses performances inégalables aussi bien en performances qu’en compacité. Traditionnellement donc, le moteur est implanté verticalement donc son volant

d’inertie se retrouve à l’horizontale pour recevoir le système de démarrage, un lanceur manuel pour les petites puissances. Ainsi, le vilebrequin se retrouve dans l’axe vertical de la transmission du mouvement vers l’hélice voire la turbine. Juste avant ces dernières, l’embase renferme un renvoi d’angle vers l’axe horizontal de la propulsion. Généralement, il est constitué de deux engrenages coniques de diamètres différents réduisant la vitesse de sortie pour augmenter le couple disponible et mieux entraîner une grande hélice finale… De nos jours, de nombreuses marques existent avec une vaste gamme de moteurs hors-bord thermiques allant du petit monocylindre aux V8, en cycles 2 temps ou 4 temps. Notez que ce dernier est parfois suralimenté par un compresseur pour hisser ses performances au-dessus de son concurrent 2 temps qui n’a pas eu droit à ce joker, lui…

2 familles et demie… … depuis l’arrivée des motorisations électriques et mêmes hybrides dans le cas des installations dites in-bord. Pour les premiers, vu leur faible puissance actuelle, leur utilisation reste réservée à la promenade ou à la pêche sur des lacs. Cela dit, l’agrément est total grâce à l’absence de bruit, de vibrations et d’odeurs d’échappement : vivement le futur ! Refermons là cette parenthèse prometteuse et revenons du côté des moteurs thermiques qui dominent toujours dans les ports de plaisance. Voici des éléments factuels pour vous aider à faire votre choix à ce niveau là. Historiquement, le moteur 2 temps, en injection directe s’il vous plaît, est le premier choix et reste le plus logique pour de solides raisons techniques de bon sens. En voici les principales : 1 - Ici chaque tour minute est utile contre seulement la moitié pour un cycle à 4 temps 2 - Ainsi, on obtient un couple plus élevé avec en moyenne une force de rotation supérieure de 25 % mêmes à des puissances maximales identiques 3 - Et surtout, depuis une quinzaine d’années l’injection directe d’essence révolutionne le 2 temps en effaçant tous ses anciens défauts dus aux antiques carburateurs : finis les clichés des surconsommations, des irrégularités de régime et de la fumée bleue ! 4 - L’injection directe du carburant pur dans la culasse permet d’éviter son ancien gaspillage via l’échappement tandis que la lubrification séparée est réservée au carter sans pertes

TECHNIQUEMENT VOTRE  ...

TECHNIQUEMENT VOTRE . . .

Le moteur hors-bord ?

polluantes possibles 5 - L’injection directe de carburant et l’allumage sont gérés par un puissant calculateur électronique. Grace à de fines calibrations, on a pu abaisser fortement la pollution et la consommation en particulier aux faibles régimes (moins de 2500 tours, par ex.).Dans ces cas précis, en mode stratifié donc, on atteint un gain maximal de plus de 50 % comparé à un moteur 4 temps ! 6 - De plus, dans la plupart des cas, la gestion électronique permet d’optimiser et de réaliser soi-même l’entretien dont le coût se retrouve réduit au minimum 7 - Enfin, l’injection directe de carburant améliore encore les avantages naturels reconnus du 2 temps en termes de puissance de souplesse et d’endurance 8 - Par nature, la conception mécanique des 2 temps nécessite en moyenne 200 pièces de moins qu’en 4 temps. Ce sont donc autant de pannes potentielles évitées et une fiabilité forcément supérieure sans compter une masse et un encombrement minimum… Et au chapitre des inconvénients me direzvous ? Objectivement, il n’en subsiste que fort peu pour les raisons que nous venons d’évoquer, même pas le coût global de l’achat et de l’utilisation ! Finalement, on peut citer un bruit différent, un manque d’image très injuste de nos jours et l’invasion d’une électronique sophistiquée, commune aux 4 temps, toujours synonyme de problèmes potentiels surtout dans un environnement marin…

Voici à quoi ressemblaient les tout premiers moteurs hors-bords du début du 20 ème siècle : un petit bloc 2 temps, son ou ses réservoirs, l’échappement, le lanceur, la transmission, l’hélice…l’architecture était déjà si aboutie qu’elle n’a pratiquement pas changé depuis !

De nos jours, des critères subjectifs comme le look et la qualité sonore semblent avoir pris le pas sur la réflexion rationnelle ! Pourtant l’un n’empêche pas l’autre surtout si les budgets entretien et carburant augmentent durablement…

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1 - Directement issus de la technologie automobile, ils restent donc le moyen le plus facile et le plus économique de satisfaire aux normes de pollution EPA et EU pour leur constructeur. 2 - Dotés d’une plus forte cylindrée, ils compensent ainsi leur déficit en couple et puissance au prix d’un surpoids et même d’une légère surconsommation dans le cas précis du compresseur de suralimentation… 3 - Là aussi, l’injection, indirecte cette fois, permet de faciliter les démarrages, diminuer les consommations et d’obtenir une souplesse de fonctionnement optimale 4 - La technologie automobile, le bruit familier et la bonne image de marque actuelle pro-4 temps valorisent les plaisanciers 5 - Leurs tarifs, à l’achat uniquement, sont

souvent les plus compétitifs et font l’objet de promotions récurrentes 6 - La qualité sonore reste la préférée de la majorité des plaisanciers avec un silence souvent remarquable 7 - La technologie 4 temps est la plus connue des ingénieurs. De ce fait, elle est bien maîtrisée et l’expérience a montré sa bonne fiabilité depuis longtemps 8 - Un réseau de service après-vente étendu rassurant Du côté des principaux inconvénients, nous pouvons citer le poids, les performances, et surtout un entretien fréquent et bien plus coûteux qu’on ne le croit avec ses vidanges d’huile, la distribution, les courroies, etc. !

Et pour le reste ? Bien sûr, comme une formule 1 sans pneus, un moteur hors-bord ne serait rien sans son hélice ! Pas n’importe laquelle, elle doit être bien adaptée au couple moteur disponible et aux possibilités de la coque. Théoriquement, elle devrait être la plus grande et tourner aussi lentement que possible pour ne pas générer des bulles de cavitation destructrices aux extrémités des pales ! En pratique, on procède par tâtonnements pour avoir la vitesse maximale dans la plage de régime de puissance. De plus, la carène doit être étudiée pour bien alimenter en eau cette hélice à grande vitesse sinon des surrégimes critiques apparaîtront. Enfin, on peut se demander pourquoi la plupart des hélices du marché ne sont pas carénées par une couronne

Sur le port de Carnon, le propriétaire de ce bel Honda 150 cv d’à peine 200 heures m’a confessé regretter les meilleures performances de son Mercury Optimax 135 cv (2 temps injection directe) plus léger et plus…sobre ! Une déception bien prévisible puisque son choix s’est focalisé sur la qualité du son du moteur et l’image de marque…Décidément, la vérité est ailleurs !

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pour augmenter leur rendement propulsif et diminuer les vibrations : le carburant ne serait il pas encore assez cher ? Autre évolution, la propulsion à jet, Essentiellement utilisée sur les motos marines, il existe quelques moteurs hors-bords ou l’hélice est remplacée par une turbine. Cette dernière éjecte rapidement l’eau vers l’arrière à la façon d’un réacteur d’avion dans l’air. Evinrude, Yamaha et Honda proposent quelques modèles basés sur ce système particulier qui ménage la vie aquatique et les plongeurs ! En guise de conclusion, quelque soit votre besoin, relisez bien ces lignes, renseignez vous directement auprès des utilisateurs au port et ne cédez jamais à un coup de cœur toujours subjectif que vous pourriez regretter amèrement…

Naturellement adaptés aux bateaux lourds, les professionnels exigeants ou le sport, les 2 temps Tohatsu TLDI (injection directe) gagneraient à être plus connus : très légers, nerveux et économiques, ils montent régulièrement sur le podium des comparatifs objectifs donc chiffrés…

La pollution en marine Elle est gérée en Europe par la norme EU 2010 et aux USA par l’EPA 2010 et la sévère CARB pour l’état de Californie, toujours en pointe dans ce domaine. Dans tous les cas, comme en automobile, on ne mesure que les 3 principaux gaz polluants en volume : le gaz carbonique CO2, le monoxyde de carbone CO et les imbrûlés HC. Le premier est aussi médiatique que bénin mais plus le moteur (sur)consomme plus on dégage de CO2. Le second, lui, inodore et incolore reste mortel à faible dose ! Il est particulièrement présent au ralenti sauf dans le cas des moteurs…2 temps. Enfin, les hydrocarbures imbrûlés HC trahissent une combustion incomplète : contrairement aux vieilles rumeurs, 2 et 4 temps sont aujourd’hui équivalents sur ce point grâce à l’injection directe pour le 1er.

Au sein meme de la gamme Selva, le catalogue officiel ne cache pas les avantages en économie de carburant de ses propres 2 temps IAPAC mis au point à l’IFP près de Paris. Autrement dit, « Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tord qu’ils ont raison ! » (Coluche)

Estimation de la puissance nécessaire pour une augmentation de vitesse donnée. Autre marque très répandue, Mercury. Sa réputation n’est plus à faire et elle fut meme pionnière dans l’injection directe 2 temps avec sa célèbre série Optimax. Le temps passant et malgré ses immenses qualités, celle-ci a du quitter les feux de la rampe pour les Vérado 4 temps à compresseur, plus tendance…

Illustration de l’astuce évoquée dans le texte, il existe des versions H.O. de certains moteurs Hors-bord. Ainsi, toujours affichée à 200 cv, ce bloc remusclé délivre pourtant les performances d’un 225 cv…

Yamaha reste une marque réputée pour la fiabilité générale de ses moteurs hors-bords 2 ou 4 temps. Dotée d’un vaste réseau, elle est omniprésente dans les ports meme si on peut regretter l’abandon progressif de sa gamme 2 temps HPDI…

Soit : P = cv Et P = 0.5 x Ro x S x VxVxV x Cx = K = constante pour un modèle donné Donc P = K x V^3 Avec pour info : P en watts, Ro en du fluide en kg/m3, V vitesse en m/s, S en m2 et Cx sans unité. Appliquons cette formule aux valeurs de cet exemple : P = K x V^3 40 = K x 30^3 Soit K = 0.0037 Donc pour 35 kts, la puissance nécessaire sera : P = 0.0037 x 35^3 = 158.8 cv

Sur ce bloc Evinrude E-TEC, on devine le puissant calculateur électronique d’injection (directe) et allumage installé sur le sommet. Notez que pour des raisons de fiabilité, ce boitier électronique est refroidi par liquide et que ces moteurs 2 temps ont obtenu la certification anti-pollution maximale CARB 3 stars…

Autre cas typique du 21 ème siècle : les moteurs 4 temps suralimentés par compresseurs ! Techniquement valorisant, ce Mercury Vérado 150 cv retrouve donc les performances des 2 temps en vitesse et accélération mais pas en consommation, en pollution ou en masse…

Soit un bateau hors-bord filant à 30 nœuds avec 100 cv, quelle sera la puissance nécessaire pour atteindre 35 nœuds ? Comme en aérodynamique, la résistance à l’avancement F est due à la force de la traînée. Or la puissance est le produit de celle-ci par la vitesse V. Malheureusement, l’eau est presque 1000 fois plus dense que l’air d’où une masse volumique augmentée d’autant ! Raisonnons en relatif pour s’affranchir des unités…

Conclusion : Pour ce bateau, pour passer de 30 à 35 nœuds la puissance devra augmenter de 100 à 159 chevaux ! Autrement dit, une augmentation d’à peine 15 % de la vitesse nécessite environ 60 % de puissance en plus ! Pensez-y lors d’une remotorisation…et vive les hydrofoils !

Un aperçu du futur immédiat avec la gamme des moteurs hors-bords électrique EMOTOR en 15, 30, 60 ou 100 cv sur ces deux formats : garantis 3000 h, avec un rendement moteur de 91.4 % et sur batteries rechargeables LiFePO4 grâce à l’énergie solaire, ils sont utilisables de 2 à 4 h 00 partout sur les bateaux taxis, touristiques ou de pèche sur lacs. Et en plus, cette innovation française au design français est vraiment élégante : Cocorico !

Pour en savoir plus : www.evinrude.com www.fenwick.fr www.mercury-marine.eu www.mariner-outboard.com www.motorguide.com www.yamaha-motor.fr www.suzuki-marine.fr www.honda-fr.com www.selvamarine.com www.emotor.fr

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Du coté des moteurs à 4 temps, on peut aussi dresser une liste de leurs avantages :

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